- artefact
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• 1905; mot angl., aussi artifact (1821); du lat. artis factum « fait de l'art »♦ Didact. Anglic. Phénomène d'origine humaine, artificielle (dans l'étude de faits naturels).♢ Spécialt, méd. Toute altération produite artificiellement lors d'un examen de laboratoire (par ex. examen microscopique d'un tissu, électro-encéphalographie, électrocardiographie, etc.). — On écrirait mieux artéfact.⇒ARTÉFACT, subst. masc.A.— Dans les sc. exp. Produit dû à la méthode employée.1. BIOL. (cytologie, histologie). Altération d'une structure biologique sous l'effet de réactifs (fixateurs, colorants, dessication, etc.) (cf. MUCCH. Sc. soc. 1969) :• 1. ... il fallait faire justice d'un certain nombre de formations protoplasmiques auxquelles on avait attaché de l'importance, mais qui ne sont, en réalité, que des artéfacts.ROUSSY ds (F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 5, 1920-24, p. 353).• 2. Il était toujours possible d'évoquer l'apparition d'un artefact quelconque, ceci d'autant plus que le traitement préalablement imposé au virus pour sa purification (...) le portait au voisinage des limites d'une irréversible dénaturation.P. MORAND, Aux confins de la vie, 1955, p. 48.2. PSYCHOL. Fait psychique artificiel, produit par les techniques employées dans l'exploration de la conscience (d'apr. FOULQ.-ST-JEAN 1962).— P. métaph. ,,Peut se dire de tout ce qui, provenant d'autre chose, peut camoufler ou surcharger les manifestations qu'on observe.`` (LAFON 1963).B.— P. ext. ,,Produit de l'art, de l'industrie`` (J. MONOD, Le Hasard et la nécessité, Paris, éd. du Seuil, 1970), objet artificiel :• 3. La distinction entre objets artificiels et objets naturels paraît à chacun de nous immédiate et sans ambiguïté. Rocher, montagne, fleuve ou nuage sont des objets naturels; un couteau, un mouchoir, une automobile, sont des objets artificiels, des artefacts.J. MONOD, Le Hasard et la nécessité, Paris, éd. du Seuil, 1970 p. 11.PRONONC. :[
Kt].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1920-24, supra ex. 1.Prob. empr. à l'angl. artefact « ce qui est réalisé par l'homme, produit artificiel » attesté dep. 1821 (COLERIDGE, Black Mag. X. 256 ds NED t. 13); formé sur le lat. ars, artis (art), et le part. passé de facere (faire).BBG. — Biol. t. 1 1970. — CHEVRY (G. R.). Le Lang. des techn. Déf. Lang. fr. 1969, n° 47, p. 26. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — HUSSON 1970. — LAFON 1969. — Méd. Biol. t. 1 1970. — MUCCH. Sc. soc. 1969.artefact [aʀtefakt] n. m.ÉTYM. 1905; mot angl. artefact, plus cour. artifact, 1821; du lat. artis factum « fait de l'art ». REM. Le T. L. F. écrit artéfact, d'après une attestation de 1920.❖1 Méd. Altération de structure causée par l'intervention scientifique (examen microscopique d'un tissu fixé, électro-encéphalographie, électrocardiographie, etc.), dans les examens de laboratoire. || Artefact d'un tissu organique soumis à une préparation chimique.♦ Par ext. Inform. Signe parasite.2 Didact. Phénomène d'origine humaine, artificielle (dans l'étude de faits naturels); produit de l'art ou de l'industrie humaine.1 Tout artefact est un produit de l'activité d'un être vivant qui exprime ainsi, et de façon particulièrement évidente, l'une des propriétés fondamentales qui caractérisent tous les êtres vivants sans exception : celle d'être des objets doués d'un projet qu'à la fois ils représentent dans leurs structures et accomplissent par leurs performances (telles que, par exemple, la création d'artefacts).Jacques Monod, le Hasard et la Nécessité, p. 25.2 Mon discours contient beaucoup de notions couplées (dénotation / connotation, lisible / scriptible, écrivain / écrivant). Ces oppositions sont des artefacts : on emprunte à la science des manières conceptuelles, une énergie de classement : on vole un langage, sans cependant vouloir l'appliquer jusqu'au bout : impossible de dire : ceci est de la dénotation, ceci de la connotation, ou : un tel est écrivain, un tel écrivant, etc. : l'opposition est frappée (comme une monnaie), mais on ne cherche pas à l'honorer. À quoi sert-elle donc ? Tout simplement à dire quelque chose : il est nécessaire de poser un paradigme pour produire un sens et pouvoir ensuite le dériver.R. Barthes, Roland Barthes, p. 95-96.
Encyclopédie Universelle. 2012.